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Qui m'aime me suive...
15 janvier 2009

Perspective du retour au pays natal...

Réponse à une amie guadeloupéenne exilée en Asie qui a passé des vacances de Noël en Guadeloupe :

Je n'ai jamais trop fait de "chanté noyel", mais quand j'en ai vécu l'expérience lors du Noël 2006 que j'ai passé en Guadeloupe après 11 Noëls passés en France, tu ne peux pas savoir le bien que ça m'a fait ! D'ailleurs, ce Noël 2006 a été le plus beau que j'ai vécu de ma vie : juste mes parents, mon frère, ma soeur, mon (ex-)beau-frère et moi... on s'était régalés, on s'était fait des tonnes de petits cadeaux tous bien personnels, et on avait beaucoup rigolé lorsque mon père avait joué le Père Noël nous demandant à tous et à chaque cadeau si on avait été sages... Enfin.

C'est sur qu'au bout de quelques années d'exil, on finit par, non pas, s'acculturer, mais se déculturer,... avoir des façons de faire, de penser, de vivre un peu plus libres et universelles, moins typiquement du pays, et qu'on porte un regard différent sur notre propre culture, que parfois même on a du mal avec certaines choses... mais passé un certain cap, je crois qu'on peut y retourner et s'y réadapter, avec un regard indulgent, attendri, et même peut-être critique et constructif, non ?

L'essentiel c'est de ne pas s'attacher aux images : l'image que l'on garde de ce qu'était la Guadeloupe quand on y étais, l'image que l'on en perçoit à travers ceux qui y sont encore, l'image que l'on s'en fait après y avoir passé quinze jours et avoir été déçu par certaines choses, événements, personnes, l'image qu'en donnent les médias, l'image de ce que l'on souhaiterait qu'elle soit, qu'elle devienne, vers quoi on aimerait qu'elle évolue... Les images fixes, c'est ce qui pollue notre vie, notre ouverture au monde, notre compréhension, et parasite notre perception, nous empêchant d'apprécier les choses telles qu'elles sont, et nous plongeant dans l'intolérance, la frustration, les espoirs déçus...
Moi je me suis toujours sentie guadeloupéenne, mais peut-être un peu différemment de d'autres, à cause du fait que chez moi (à la maison, chez mes parents) cohabitaient déjà deux cultures (ma mère étant de la Dordogne), mais si pendant des années je me disais que je ne pourrais plus me réadapter à la vie en Guadeloupe (j'avais déjà tellement envie d'en partir quand j'étais en terminale, non pas par dégout ou rejet de la Guadeloupe, mais parce que j'avais l'impression d'y étouffer, pas assez d'espace, et très envie de connaître le reste du Monde), aujourd'hui, après y avoir vécu presque sept mois en 2006-07 sans savoir vraiment si je repartirai, je crois que oui, je pourrai y vivre de nouveau, et j'aimerai y vivre de nouveau.

De toute façon, le seul pays auquel on appartienne, ce sont les gens qu'on aime, n'est-ce pas ?

Voili, voilou.

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Commentaires
S
Dans /Le Côté de Guermantes/, de Marcel Proust.<br /> <br /> <br /> /Une personne n’est pas, comme j’avais cru, claire et immobile devant nous avec ses qualités, ses défauts, ses projets, ses intentions à notre égard (comme un jardin qu’on regarde, avec toutes ses plate-blandes, à travers une grille), mais est une ombre où nous ne pouvons jamais pénétrer, pour laquelle il n’existe pas de connaissance directe, au sujet de quoi nous nous faisons des croyances nombreuses à l’aide de paroles et même d’actions, lesquelles les unes et les autres ne nous donnent que des renseignements insuffisants et d’ailleurs contradictoires, une ombre où nous pouvons tour à tour imaginer avec autant de vraisemblance que brillent la haine et l’amour./
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