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Qui m'aime me suive...
31 mars 2009

Réflexion : quand le bourreau est la victime.

Extrait d'une lettre écrite à un ami.

J'ai toujours pensé qu'il était plus facile pour l'opprimé de se libérer de sa situation de victime en refusant que soient répétés les abus, en se positionnant hors de prise de tout bourreau, et en pardonnant à celui qui l'a offensé, qu'il ne l'est pour l'oppresseur d'assumer ses erreurs, reconnaitre la douleur de celui qu'il a offensé, se remettre en question, mettre fin à sa position confortable de domination, et se pardonner à lui-même pour sortir du rapport de force et d'exploitation dans lequel il a trop longtemps grandi. C'est la force de l'esclave sur la maître, si bien expliqué par la théorie de la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel.
Mais c'est aussi la conclusion que je tire de ma douloureuse expérience de viol, programmée depuis longtemps pour être victime, dans mon rapport sans limite à autrui, et vulnérable au désir de l'autre plus que sensible au respect de moi-même, à ma dignité la plus intime. La violence de l'agression permet à la victime de changer, comprendre, grandir (même si elle peut aussi rester sur le trauma et ne jamais le dépasser, le reproduire et le transmettre), alors que l'agresseur peut ne jamais se rendre compte du mal qu'il a fait, parce qu'il n'en souffre pas... au contraire, sa violence est souvent l'expression défensive des traumas qu'il a lui-même subit et n'a pas su dépasser.
Mais là je m'éloigne un peu du point de départ qui était la colonisation. Ceci-dit, je pense que ce genre de comparaison entre l'échelle socio-historique (le comportement inconscient du collectif) avec l'échelle psychologique humaine de l'individu, est presque toujours valable pour comprendre les mécanismes de l'humanité, ou plutôt ses dysfonctionnement.

Voili, voilou.

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