20 juillet 2009
En mode "vacances".
Bon, je ne vous ai pas raconté grand chose ces derniers temps, mais sachez qu'en dehors de quelques difficultés d'acclimatation culturelle et affective, tout va bien. Le voyage s'est bien passé : Miami, le passage de la douane, en correspondance, ça a été la galère, mais je suis arrivée entière et presque à l'heure, avec dans mon sac à dos, les quelques feuilles de coca que j'y avait mise (les chiens anti-stup, ils flairent la cocaïne, pas les feuilles de coca...).
Dès mon arrivée, je me suis inscrite au chômage par internet. Une semaine plus tard j'ai reçu une invitation à finaliser mon inscription dans les bureau des Assedics. Soit disant tout à été réuni sous l'appellation Pôle Emploi, mais dans le fond, le fonctionnement n'a pas changé. Après examen de mes droits (mon absence du territoire français pendant deux ans), la gentille dame m'a trouvé un reliquat d'allocation de retour à l'emploi, qu'elle a généreusement réactivé. Conclusion je peux percevoir entre 815 et 840 € net de chômage par mois pendant un an si je satisfais à toutes les exigences du docile chercheur d'emploi... Y'a tout un livret qui explique comment ça fonctionne maintenant, que je n'ai pas encore lu, mais ce n'est que mercredi (après-demain) que j'ai mon premier entretien à l'ANPE pour définir mon Projet Personnalisé de Retour à l'Emploi. Enfin.
Ces ressources inattendues (je pensais devoir pointer au RMI, si tant est que cela existe encore) vont me permettre de me retourner, et je dirais même plus, de retourner plus tôt que prévu, en Colombie.
A part ça, les journées se suivent toutes identiques, ou presque. A part une excursion à Pointe-à-Pitre pour déjeuner à midi avec Julie ma soeur, Nelly et Elisabeth, quelques amies, et Patrick, mon chauffeur attitré de frère. A part un samedi après-midi à la plage avec Julie et Clément, un ami à elle. A part un déjeuner en famille un dimanche (des cousins, germains et pas germains, des petits-cousins, arrières-cousins, oncles et tantes...). A part l'anniversaire le lendemain de ma cousine Laurence, suivi d'une nuit blanche à boire et à discuter, avec les quelques survivants (Laurence, Christian un cousin, Patrick, Julie et moi). A part une journée tranquille passée avec Sylvia, une amie, venue ici à Vieux-Fort, déjeuner et se baigner avec moi.
A part ces quelques journées festives et amicales, il y a eu deux journées peinture des murs chez une tante qui a séparé sa maison en deux apparts pour en louer une partie : je me suis spécialisée dans la lazure, vive le bois ! Et puis rien : pas mal de journées à ne rien faire. Internet, télé, siestes prolongées,...
Ou juste le quotidien : laver la vaisselle, ranger la vaisselle, mettre le linge à laver, étendre le linge, ramasser le linge, plier le linge,... Et même un samedi de grand ménage avec maman : elle fait le grand tri et je passe la serpillère derrière elle. Et ce même samedi, un atelier fabrication de sorbet au coco traditionnel sous la direction du chef Philippe-papa : Patrick retire la parche des cocos secs (le plus chiant), papa les casse, Patrick et moi on les épluche (la cosse la moins épaisse), puis Papa et moi on passe tout à la centrifugeuse, puis on mouille d'eau bouillante le coco rappé sorti de la centrifugeuse. Total presque 4,5 litres de lait de coco, avec zeste de citron, noix de muscade, essence de vanille, lait concentré sucré et lait condensé... la mixture idéale pour la sorbetière le lendemain.
Ah oui, il y a eu quand même quelques parcours sportifs, de natation, entre l'Anse Dupuis, le Phare et la pointe Mazarin : environ 1,600 kms, parcours que je pense rallonger, c'est que c'est franchement pas difficile.
Bref, voilà. Les premières semaines ont été très dures : la Colombie me manque beaucoup. Je n'arrête pas de me demander pourquoi je suis partie. Et puis quand je me rappelle les raisons (le visa expiré, l'envie de faire le point sur moi-même, mes projets, le besoin de me ressourcer, retrouver mes repères, me plonger dans la Mer Caraïbe, trouver le réconfort de la famille...), je me dis que j'ai bien fait pour venir, ne serait-ce que pour me rendre compte qu'un certain nombre des éléments de cette liste étaient des illusions complètes. Et puis je me rends compte aussi que j'ai beaucoup changé, dans ma façon de m'exprimer, de réagir aux situations, aux relations sociales et amicales, dans ma façon de penser, de construire ma réflexion. Je ne supporte plus un certain nombre de composantes de la culture française et guadeloupéenne : les gens qui se plaignent, qui ne sont jamais contents, qui critiquent sans rien proposer, et n'acceptent pas la contradiction, ne savent pas discuter sans se sentir agressé par une idée contraire à la leur, qui parlent des heures et n'agissent pas en accord avec leurs belles paroles, qui jugent les autres et ne se remettent pas en question l'ombre d'un instant, ceux qui se moquent facilement, pleins d'ironie et de sarcasmes, mais ne supportent pas qu'on leur renvoie la pareille, susceptibles comme des poux... bon, tout ça, c'est pas une spécificité culturelle locale, mais je ne sais pas pourquoi, je ne le vivais pas à ce point en Colombie, et ici, grrrrrrr.... ça m'énerve ! Cela me fait l'effet d'une régression, quand j'ai l'impression d'avoir abandonné en deux ans, quelques uns de ces comportements que je retrouve ici, exacerbés.
Enfin, voilà. Je suis ici, je n'ai rien écrit, pas trié une seule photo, contrairement à mes intentions. J'ai bronzé, perdu du poids, coupé mes cheveux, et réussi à me détendre... Et déjà, dans cinq jours, je pars, en France métropolitaine, avec mes parents... On verra en septembre, à mon retour en Guadeloupe, comment ça se passera.
Voili, voilou.
Publicité
Publicité
Commentaires
D
C
D