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Qui m'aime me suive...
17 janvier 2010

Quito... et les films qui font pleurer.

Aucun rapport avec Quito, mais parmis les films piqués sur le disque dur de Patrick que j’ai regardé, il y en a un qui s’appelle Defenetly, Maybe. Una pathétique romance à l’américaine : un gars divorce de sa femme et a la garde de sa fille deux fois par semaine, suite à un cours d’éducation sexuelle à l’école, sa fille lui demande de raconter sa rencontre avec sa mère, ce que le père accepte non sans une certaine réticence, et quand il se met à raconter, il le fait en forme d’énigme, évoquant toutes ses relations amoureuses avant leur mariage, et sa fille devant deviner laquelle des trois ou quatre femmes il fréquentait il avait épousé. C’est bien construit, la dramaturgie est bien gérée... et inévitablement, cela m’a fait pleurer. Mais je me demande une chose : est-ce que ces p****n de films américains ne seraient pas responsables en partie de nos crises existentielles amoureuses, et de nos déformations psychologiques dans le comportement amoureux, les attentes, les exigences, les idées préconçues sur comment cela doit se passer, et qui doit être l’élu de notre coeur, nous faisant croire à la prédestination en amour, et en l’amour idéal, parfait, qui finit bien même quand il finit mal, alors que évidemment, comme le dit un des personnages féminins du film (April, l’artiste rebelle qui ne s’est pas trouvée, ne sait pas ce qu’elle veut faire de sa vie, part voyager quelques années en Europe, pour finalement revenir quand elle a compris qu’elle aimait le héros de l’histoire...), l’amour (et en fait le couple, le mariage) n’existent pas, c’est juste un concours de circonstances : deux personnes qui se plaisent à un moment où elles sont prêtes toutes les deux à s’engager et à vivre cette expérience. J’ai pleuré souvent pendant ce film : quand April revient pour lui dire qu’elle l’aime et que lui il ne comprend pas, alors il est avec quelqu’un d’autre et lui achète une bague de fiançaille... quand il comprend enfin qu’il aime April et le lui dit mais c’est le jour de son anniversaire, il est dans une phase dépressive, ila trop bu, et elle refuse ses avances... quand il lui rend visite pour lui offrir un livre qu’elle avait perdu, qu’elle cherchait depuis toujours, et qu’il a retrouvé, et qu’elle n’est pas là, et qu’il rencontre le petit ami d’April du moment, et décide de s’en aller, sans même lui laisser le livre... quand il explique à sa fille que son mariage avec sa mère finit bien malgré le divorce parce que la belle fin de cette histoire c’est elle, sa fille, qu’il aime... quand après avoir raconté tout ça à sa fille, il décide de retrouver April pour lui donner le livre, qu’elleen est très heureuse, mais qu’il lui avoue qu’il l’avait depuis des années, et qu’elle lui demande de partir, qu’elle ne veut plus le revoir... et enfin, quand évidemment, sur le conseil de sa fille, et accompagné par elle, il rend une ultime visite à April pour tout lui expliquer, et surtout lui dire que s’il avait gardé le livre c’était pour garder quelque chose d’elle, et là, of course, ils se tombent dans les bras l’un de l’autre, et alors, les deux êtres qui se plaisent, se sont enfin rencontrés au moment où ils étaient prêts tous les deux à s’engager dans une relation et à vivre cette expérience. La théorie d’April s’accomplie. Mais ce qui est horrible dans tout ça, c’est que le spectateur lui est balloté tout le long du film dans l’incertitude de « avec qui il va finir par se marier », mais aussi de « qui va-t-il aimer vraiment et qui l’aime aussi »... et finalement, quand au bout d’un moment on voit tous ces malentendus et rendez-vous ratés avec April, on se doute que c’est elle, contre toute apparence, et au bout du compte, le film défend comme tous les autres du même genre, cette idée de la prédestination qui nous pourrit la vie : ils sont fait l’un pour l’autre mais ne le savent pas encore, ou le moment n’est pas encore venu... Comme si cet amour entre deux être était écrit, et qu’envers et contre tout il se réaliserait un jour ou l’autre, idéologie qui nous conditionne en croire en images fixes et prédéterminées de ce que sera notre vie, en gros qui nous conduit à croire en nos désirs, et nous accrocher en l’espoir de la réalisation de destins qui sont pourtant absolument incertains, voire improbables (parce que si on aime quelqu’un, et que cette personne semble nous aimer, cela serait vraiment injuste qu’il ne se passe jamais rien entre elles), juste parce qu’on aime, et qu’on veut croire   en l’amour, et en le fait que le destin fait bien les choses, comme dans les films américains. Alors oui, ce film m’a fait pleuré, mais p****n je déteste ces p****n d’histoires romantiques à la mort-moi-le-noeud qui finissent toujours bien et mentent cruellement, et de façon criminelle, sur le vie, et comment elle fonctionne, et comment nous devrions la voir, la comprendre, l’accepter, pour qu’elle nous procure un bien-être durable. L’amour réciproque, vécu, partagé, est une coïncidence fortuite et bien-heureuse, un accident, une conjonction (de coordination, pas de subordination)... Certainement pas un dû, ni une nécessité, ni même une étape inévitable dans une vie humaine. Il n’y a pas de prédestination, juste des incertitudes. A nous de naviguer sur l’impermanence, et de rester ouvert à l’inattendu, la beauté des choes, des êtres, des émotions, le bonheur, l’autre. L’amour n’existe pas, il survient. Et peut aussi ne jamais survenir... ce qui n'empêche pas d'aimer...
Voili, voilou.

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Commentaires
D
Ok, mais comme tu l'as dis c'est aussi un film sur l'incertitude, et comme il fait référence à nos actes manqués, pour ne pas dire notre manque de courage, la recette marche tres bien, et est bien connue des "scénaristes" américain.<br /> <br /> Voilà toute la différence entre avoir des regrets, et avoir des remords...<br /> <br /> Car on ne voit jamais de suite qui fini mal dans ce genre de film, le héro semble toujours faire le bon choix...mais je n'y vois rien de prédestiné, tant que le scénariste n'écrit pas la suite...
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