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Qui m'aime me suive...
8 août 2010

Opération "Couscous géant" : suite et fin.

Bon finalement, Lina, Nana, Bernard et moi, qui devions nous retrouver chez moi à 8h30 pour un petit déjeuner express (café et arepas), charger les voitures (la Twingo de Lina, et le Land Rover âgé de 50 ans de Bernard) pour partir à 9h maxi, nous sommes partis à 9h40. Le couch surfer polonais qui était à la maison cette nuit là nous a aidé à charger la voiture, et comme le café était trop chargé (je l'avais laissé bouillir pendant ma douche), nous nous sommes bu un petit canon de pinard pour prendre des forces : première fois de ma vie que je bois du rouge avant midi.
Arrivés là-bas, en retard, les agneaux n'étaient pas encore là, mais ils n'ont pas trop tardés. Nous nous mises illico à préparer du jus, puis Bernard à installer son poste de travail.
Les agneaux sont arrivés, un peu raides, dans une boîte plastique, flanqués de deux blocs de glaçons, et accompagnés de leurs propriétaires et assassins. J'ai payé et puis Bernard a un peu stressé. En effet les bestiaux nous ont eu l'air bien petits. 26kg de viande avaient-ils dit... en fait, 26 kg de viande et d'os. A $20.000 pesos le kilo. A part Bernard et moi cela ne semble inquiéter personnes, alors après un rapide débat et une consultation du marié, on décide de faire avec ce qu'il y a.
Il nous manquait une grille pour faire le barbecue. Je l'ai commandé à un soudeur, sur mesure, pour mettre sur les énormes demi fûts de Bernard, mais elle n'a pas encore été livrée : elle n'arrivera qu'à 15h au lieu de 13h. Gros stress.
Lina découpe les légumes, je l'aide. Nana fait les jus, je la relaie. Il est censé il y avoir 5 végétariens, et je n'ai pas trouvé de tofu (j'ai perdu 4h la veille à faire le tour des magasins de la ville à la recherche de Tofu, et heureusement une amie m'a emmenée en voiture... merci Valentina !) Les végétariens mangent-ils de l'oeuf ? Puis-je faire les champignons panés ? Ou bien vais-je les faire revenir au wok avec de la sauce Teri Yaki ? Autre stress. Sans compter les tantes de la mariée, particulièrement une, qui veut tout décider et que tout se passe comme elle pense que les choses doivent se faire, et vient toutes les demi-heure nous faire des remarques sur notre façon de faire...Elle a de la chance que je sois pacifiste par principe idéologique parce que l'agressivité qu'elle éveille en moi suffirait à... bref, passons.

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Côté grillades, Bernard a découpé un rectangle de pelouse dans le jardin en posant proprement l'herbe sur le côté pour faire le feu et les braises et pouvoir remettre le jardin en l'état après. Le feu prend : bois et charbon (on utilisera à peine 1 quart de sac de charbon alors qu
'il y en avait un et demi de dispo). Bernard débite les agneaux, les mets à mariner dans sa sauce spéciale.
Midi et demi repos. On  fini la découpe des crudités, il y a des litres et des litres de jus au frigo.13h on reprend : on mets le couvert sur les tables préalablement décorées par la famille (décoration florale). Gros bordel parce qu'il manque des choses (elles seront livrées plus tard, vers 14h30). Service à l'anglaise (le couvert n'est pas complètement mis car les plats sont servis en dehors de la table et amenés à table servis dans l'assiette) ? Ou à la française (le couvert est complètement mis, le plat est amené à table et servi directement dans l'assiette posée sur la table) ? Le service sera mixte : on dresse les tables avec les assiettes du plat principal, quand on amène l'entrée, on retire l'assiette du plat principal pour pouvoir le préparer en cuisine et le servir ensuite. Pendant que nous dressons les tables, un gars de l'e
ntreprise de location de matériel pour des événements vient se méler de notre travail et critique l'ordre des verres. Il faudrait mettre le verre d'eau plus proche du service à droite, avant le verre de vin... eh non, Monsieur Je-me-mêle-de-ce-qui-ne-me-regarde-pas, en France Môssieur, on fait pas comme ça : on boit du vin avant de boire de l'eau, et on boit plus de vin que d'eau à table. Ceci dit, si on va par là, les mariées ont loué des coupes de champagne au lieu de louer des verres à vin, et les verres à eau ressemble à des verres de cantine ou des verres de moutarde, mais bon. On va pas faire de chichi sur les conventions pour se montrer plus prout-prout que sa Majestée parce que cela nous arrange bien que les choses ne fassent pas complètement dans les règles de l'art étant donné que nous serrions bien incapables de respecter un protocole façon Nadine de Rothschild.

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14H45, on commence un peu en retard la friture : il n'y aura pas 320 mais 240 acras, donc 3 au lieu de 4 par personnes (la quantité de morue livrée était un peu limite, mais les acras sont beaux et bons et une grande fierté personnelle). Des marinades de giraumon par contre il y a en plus d'une centaine, pour finalement deux végétariennes. Nous complèterons donc les assiettes avec 1 marinade de giraumon par personne.
16h50, les serveurs commencent à arriver, les invités aussi (dès 16H30, et la cérémonie est prévue à 17h) et alors que je suis en train de laver une centaine de verre qui sont arrivés sales de l'entreprise de location de matériel pour événements, le frère de la mariée vient me demander de servir déjà le planteur alors qu'il était prévu pour 17H30, après la cérémonie. Je prépare donc illico 14 litres de planteur (ce que la plupart des gens appelle punch mais qui n'a rien à voir avec le punch de chez nous, la planteur = rhum + jus). J'invente et découvre le planteur de lulo : un délice. On me demande aimablement si cela m'embête de perturber le programme, dans le fond cela m'embête vraiment, mais je m'adapte, et je ne me ridiculise pas non plus à dire que "non, cela ne pose aucun problème, cela ne me dérange pas du tout, à vos ordres..." (comme l'aurait fait la plupart des colombiens) : je dis juste "ce n'est pas ce qui était prévu mais s'il faut le faire on va le faire et interrompre nos préparatifs en cours, vous me laissez 5 minutes pour le servir ?".
17h10, le planteur est servit. Beaucoup de succès. On sert aussi du jus aux enfants. Pas de boissons gazeuses ? Non, pas de boissons gazeuse ! Les acras et marinades sont cuites, les invités sont assis, on sert les assiettes d'entrée, j'explique grosso modo le service aux trois serveurs. Je ne sais pas à quelle heure on sert l'entrée, mais tôt. Et puis on prend un peu de retard sur le plat principal, et le même gars de l'entreprise de location de matériel d'événement, qui en fait est aussi un serveur, se mêle de tout ce qui ne le regarde pas,me fait des remarques, se prend pour le chef... il commence à me casse les pieds. Je suis hyper tendue. Bernard me demande ce qui se passe car il voit bien que je suis contrariée. Je lui explique, et quelques minutes plus tard, alors que ce même serveur faisait des commentaires sur notre lenteur à préparer les assiettes (pour qu'elles soient jolies) alors qu'il y avait six assiettes en attente d'être servie par les serveurs aux invités, Bernard en profite pour le remettre à sa place.

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Le couscous est servi, j'en oublie le thé à la menthe. Il n'y a pas de tasses pour servir le café. Heureusement personne ne veut de café. Les invités enchaînent avec un concert de musique traditionnelle : ils dansent et boivent. Temps mort. En fait non, nous sommes débordés par la vaisselle. Les serveurs travaillent salement. Ils empilent les assiettes avec nourriture et couverts, ne nettoient rien, alors qu'ils pourraient vider les assiettes dans la poubelle avant de les empiler et réunir les couverts à un endroit. Ils retirent les couverts de table entre l'entrée et le plat principal alors qu'il n'y en avait qu'un seul jeu : résultat, il faut laver.
Les invités émigrent vers le kiosko où se donne le concert, d'autres s'en vont et il faut leur servir du gateau. Et tout ça en plein milieu de la vaisselle.
Il reste 10 litres de jus à préparer, un bordel monstre côté vaisselle à cause des serveurs. Mais tout le monde est content, a bien mangé, parait que c'était délicieux. Lina qui a réussi à débloquer sa voiture (et qui devait partir à 19h car elle avait un dîner mais était restée bloquée parce que s'étant garée la première tous les invités se sont garés derrière elle et ont coincé sa voiture), réussit enfin à s'échapper. Bernard range, nettoie, remballe ses affaires dans son land Rover. Lina en partant embarque une partie de mes affaires et me les rendra le lendemain.
Je décide de remercier deux des serveurs qui me coûtent très cher : je n'en ai besoin que d'un pour m'aider à faire la vaisselle. Je préfère garder la fille. A 20h50 je leur dit de finir en 10 min de désservir les tables et de venir me voir pour que je les paye. A 22h ils sont encore là. Chacun avec une technique différente : le plus jeune en se rendant utile à toutes occasions, y compris quand ce n'est pas moi qui demande de faire quelque chose, et généralement au bout du compte pour me fournir plus de travail en relayant les demandes parfois uluberlues et capricieuses des invités. Le plus âgés (celui qui s'est pris pour le chef et que Bernard avait remis en place), en disparaissant littéralement (il est resté bien une demi-heure à écouter le concert sous prétexte de servir du ponch sous le kiosque (un carbet en fait). La jeune femme elle a déjà commencé la vaisselle. A 22h je les fait donc appelé, les paye et leur dit aurevoir sans cérémonie. Ils profitent du départ de Bernard pour se faire ramener en ville.
23h, le concert est fini, il faut servir le gateau. Interruption de la vaisselle et du jus.
A minuit et demi on a  enfin fini la vaisselle, j'avais rangé tout le bordel laissé par les serveurs, Nana avait fait les 10 litres de jus manquants, le frigo était plein de boissons (jus, eau gazeuse), le café prêt, le thé à la menthe aussi, restaient des litres de rhum, des kilos de citons et de sucre, et de la semoule et du couscous et du gratin de pâtes... Je pense qu'ils auront su finir de faire la fête sans moi. Ils m'avaient bien invités à la faire avec eux, mais cela aurait été impossible : tous ces gens auraient continué à penser que j'étais là pour les servir et auraient continuer à me demander du jus, du gateau, du rab de couscous, ou que sais-je encore...
Martha, la serveuse qui est restée, appelle un ami taxi à elle, et en un seul circuit il la dépose chez elle, me dépose chez moi, et ramène Nana chez elle. Et voilà. Fin de l'opération "couscous géant".

Je pense (mais je me trompe peut-être) que c'est la première fois et la dernière fois que je cuisine pour un événement aussi important.
Ou alors la prochaine fois, je m'organise de façon plus professionnelle (forte de cette première expérience) avec plus de moyens pour cuisiner, plus d'aide, plus de rigueur, plus d'ordres, un meilleur choix des serveurs, plus de conditions imposées de ma part... et cela me fatiguera moins, car là, je suis dans un état physique déplorable : j'ai tellement mal partout que je n'arrive pas à me déplacer ou à bouger, et que je n'ai absolument pas la force d'aller faire les quelques courses que je devrais faire pour cuisiner des tartes et des pizzas pour l'Estaminet...

Voili, voilou.

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Commentaires
D
C'est clair, sans une vrai équipe, je veux dire que tu connais les compétences...j'imagine ton stress...félicitation à toi...
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