To be or not to be tatooed.
Une rumeur court
: Charlotte se serait fait tatouer. Tu l'as vu toi, le tatouage ? Non. Pas
encore… Eh bien le voici, le voilà. Je vous présente mon premier tatouage.
Je
l'ai fait faire à Salvador de Bahia dans un salon qui avait l'air propre et
sérieux (présenté façon salon de coiffure avec de grandes baies vitrées et
plein de catalogues), et qui l'était en réalité. Le tatoueur m'a tout expliqué
(pas trop non plus, pour ne pas me faire peur), et surtout il m'a montré qu'il
ouvrait une aiguille neuve sans que je lui demande de le faire.
Je ne vais pas
vous mentir : ça m'a fait super mal pendant toute l'heure et demi qu'a duré le
tatouage à cause de l'os et du peu de muscles qu'il y a dans ces zones là :
l'épaule, l'omoplate, le cou (où la peau est fine)... sans compter les zones
érogènes... Et quand il tatouait le cou, j'avais la tête appuyée sur le bras,
lui appuyé sur moi pour tendre la peau et bloquer ses gestes, et la vibration
de l'aiguille résonnait dans ma tête : je crois que le bruit était presque plus
désagréable que la douleur au niveau du derme. En plus c'est que du contour,
y'a pas de remplissage : j'ai morflé... mais j'ai serré les dents, serré les
fesses, pensé à autre chose... pas crié, pas pleuré, pas demandé de pause !
Comme une vraie tatouée ! Enfin, la douleur est réelle, mais non plus
insoutenable, puisque presque 100% des tatoués ne s'arrêtent pas à un seul
tatouage, et que je pense déjà au prochain.
Au Brésil tout le
monde est tatoué, de 15 à 95 ans, hommes, femmes, ados, mères de familles,
mamies... c'est du délire. Mais bon, cela faisait quand même 11 ans (fin 1997)
que j'y pensais, sans y penser, une idée comme ça, qui m'a trotté dans la tête
régulièrement… Je n'étais jamais rentrée dans un salon de tatouage, je ne
m'étais jamais renseignée, mais il semble que le moment était venu, car une
fois que je l'ai eu décidé, rien n'a pu m'en faire démordre, pas même les dix
jours que j'ai attendu entre la première visite au salon, et la date du
tatouage, car je voulais pouvoir prendre des bains de mer pendant la fin de
notre séjour à Salvador (ce qui est interdit pendant les 15 jours qui suivent
le tatouage, jusqu'à la cicatrisation).
D'ailleurs
pendant ce délai, m'est venue l'idée de la spirale… et franchement, je suis
très contente que les choses se soient déroulées ainsi. Juste le soleil et la
lune reliés par une liane, cela aurait été incomplet. Ceux qui me connaissent
savent qu'elle importance a la spirale…
En plus, je me
suis dit que si dix jours plus tard, j'avais toujours la même détermination,
cela me permettrai de vérifier qu'en effet, ce n'était pas qu'une lubie
passagère, et en effet, cela n'en était pas une.
C'est moi qui ai
fait le dessin, et l'idée de le faire long aussi est de moi, parce qu'en fait le
projet, c'est d'en faire d'autres ensuite,... faire grandir la liane le long de
mon bras jusqu'à ma main... voire plus...
Pourquoi me faire
tatouer ? En dehors du fait qu'à mon avis, la plupart des gens se font tatouer
juste pour des raisons esthétiques, personnellement, je me suis trouvée des
raisons psychologiques, et même spirituelles, de me faire tatouer. Vous me
direz, rien n'a de sens, et tout peut en avoir un si on veut lui en donner. Eh
bien c'est exactement tout l'enjeu de ce genre de choix : se donner des
raisons. De même, je ne suis pas fait tatouer un joli dessin juste parce qu'il
est joli : les symboles que j'ai réuni, l'endroit où je les ai fait tatouer,
tout a son sens pour moi. Maintenant sa signification est quelque chose de
personnel, que je ne livrerai pas ici, et certainement à très peu de personnes.
Mais bon voilà. Ça, c'est fait !