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Qui m'aime me suive...
10 juillet 2007

Michael Moore n'est pas un "sicko" !

200px_SickoposterLe nouveau film de Michael MOORE est à voir. Je ne suis peut être pas la personne idéale pour vous convaincre de cette nécéssité (si tant est qu'il n'y ait jamais une nécessité à aller au cinéma), car je dois reconnaître que j'adhère tout à fait, autant au fond du discours, qu'à la rhétorique audiovisuelle Michael-Moorienne. Mais (car il y a un "mais") je pense vraiment que le film en vaut la peine. Ne serait-ce que pour les surprises qu'il ménage, quand par exemple, il arrive à embarquer dans sa démonstration, les héros de 9/11 (des secouristes), laissés pour compte de leurs assurances maladies (et des promesses officielles du gouvernement), et qu'il les mets littéralement dans un bateau en Floride, en direction de la prison militaire de Guantanamo, ou parait-il les soins médicaux dispensés sont à la pointe de tout ce qu'on peut trouver dans les hopitaux états-uniens, et que finallement, c'est le système de santé cubain (et ses mèdecins forts réputés) qui est mis à l'honneur...
Ce film est avant tout bien sure une belle démonstration de la faillite du système d'assurance maladie privé à l'américaine. Et comme d'habitude, Moore rend à César, ce qui est à César : il retrace l'historique de cette privatisation (depuis Nixon), et même Hilary Clinton, qui pourtant avait milité pour un système de couverture universelle au début du premier mandat de son époux le président, en prend pour son grade (son silence aurait été acheté, semble-t-il). Et surtout, que tout ceux actuellement ou futurement au pouvoir au Canada, au Royaume-Uni, en France, ou à Cuba, qui souhaiteraient remettre en cause les systèmes de sécurité sociale de ces pays là, le sachent, tous les états-uniens qui les ont testés, les ont adoptés, à ne plus pouvoir s'en passer. La gratuité de la santé pour tous, c'est bien. Qu'on se le dise. Et à bon entendeur salut (petit Nicolas qui a pris la place du Calife) !
On apprend même de la bouche d'un retraité conservateur adepte du golf, que le concept de santé gratuite pour tous n'est pas spécialement une idée socialiste ou communiste, contrairement à ce que voudraient nous faire croire les Mac Carthystes arriérés qui voient le monde en "tout ou rien", et que la santé pour tous est un signe de bon fonctionnement de la démocratie.
Le film joue certe sur la corde sensible du spectateur en utilisant des exemples tragiques de faillite du système (et j'ai vraiment pleuré tout une partie du film), mais au delà du mélo, et au-delà même de la démonstration à charge, encore une fois contre "l'Amérique des Profits extrêmes au détriment de l'Humain", il y a un voyage vers d'autres systèmes qui semblent marcher, qui ressemblent étrangement à des propositions pour les Etats-Unis (On ne pourra pas lui repprocher cette fois de ne pas en faire... même si entre vous et moi, nous savons que c'est aux prix de lourds impôts et de lourdes dettes, causées par des abus et une mauvaise gestion, pour ce qui est de la France)... bref... Au delà de tout cela, on découvre un Michael Moore toujours aussi efficace, didactique, démonstratif, radical, mais peut-être moins brutal, moins violent, plus subtil... un chouilla plus subtil.
Il mêle si habilement attaques ciblées et auto-dérision, qu'il est loin de succiter chez nous de l'antiaméricanisme. Peut-être aussi cette fois réussit-il à entrer dans une dimension plus profonde, plus idéologique, presque théorique de son action, à travers notamment l'interview assez longue de cr spécialiste de Marx, sur les concept de liberté, de démocratie, et de contrôle des individus par une pauvreté nécessaire à ceux qui font du profit pour continuer à rester les seuls à en faire, et ne jamais partager le pouvoir avec le peuple (s'il était aussi bien éduqué, et bien portant que le riche, le pauvre s'abtiendrait-il encore de voter pour laiser décider d'autres à sa place ?).
Et puis il y a de l'action dans ce film documentaire, de la mise en scène, et de l'humour, ce qui n'est pas pour déplaire, même si chacun sait que ce qui est là pour plaire dans un documentaire, dessert parfois son discours... mais que voulez-vous, quand on s'appelle Michael Moore, il y a des travers dont on arrive jamais à se défaire, et ce n'est pas pour me déplaire.

arton1684_6b25aChose étrange, ici au Québec, c'est cette deuxième affiche du film que l'on voit partout. La première est plus percutante à mon sens... mais bon. Et puis ici, le titre a été traduit en "Malade", ce qui exclue tout jeu de mot... Enfin, il y aura toujours des gens pour détester Michael Moore, et ses films, mais moi je n'arrive pas à en vouloir à un gars qui dénonce un système qui le révolte et qui lutte pour un monde plus juste... S'il avait fait un film contre le droit de chacun à accéder à des soins médicaux gratuits... il y aurait eu matière à discussion, mais là !

Voili, voulou.

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