Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Qui m'aime me suive...
31 juillet 2007

Festival « VIVRE LIBRE » du Cinéma Québécois (uniquement sur ce blog !!!) - 6ème et derniere partie.

Pour finir ce festival (je vous aurai parle de TOUS les films quebecois que j'ai vu) j'ai garde le meilleur (pour la fin) avec deux films que je considere comme (relativement) engage, en tout cas plus que les autres, et qui du coup s'insriv plus que les autres dans une possible thematique de "vivre libre"... le nom que j'ai donne a ce mini Festival personnel, en reference au titre de mon blog.

P5485La Moitie Gauche du Frigo, de Philippe FALARDEAU (2000)
avec Paul Ahmarani et Stéphane Demers...
Le pitch : Stéphane est un militant social, formé dans le domaine du théâtre. Christophe est un ingénieur au chômage. Les deux amis sont co-locataires. Ils s’engagent tous deux dans la création d’un documentaire sur l’emploi. Christophe accepte que son ami filme ses démarches jusqu’à ce qu’il trouve du travail. L’entreprise éprouvera sérieusement leur amitié. La caméra vidéo de Stéphane suit Christophe à chaque entrevue d’embauche, dans les séminaires de formation à la recherche d’emploi et dans les rencontres avec les conseillers en placement. Stéphane obtient les moyens financiers de s’adjoindre une équipe technique. Plus l’espoir de Christophe diminue, plus le tournage s’étire en longueur en n’épargnant aucune sphère de sa vie de chômeur. Son flirt avec une caissière, ses loisirs et même son sommeil, tout est filmé. Pour Stéphane, dorénavant intéressé par les congédiements massifs, la sous-traitance et les intérêts égoïstes des compagnies, le projet limité au début devient un tremplin politique qui finit par nuire à la recherche d’emploi de son ami.
Mon avis : J'ai decouvert ce film un soir tres tard sur Radio Canada (la chaine de tele nationale). J'ai tout de suite voulu en savoir plus sur ce realisateur, comprendre ce qu'etait ce film, et je n'ai pas arrete d'en parler autour de moi. En fait je n'ai pas vu les premires minutes, et donc le genrerique, et comme c'etait a la tele, j'ai cru pendant une bonne partie du film qu'il s'agissait d'une emission de tele realite, ou un gars filmais son coloc dans sa recherche d'emploi... ce qui en soit ne m'aurait pas beaucoup etonne comme concept ou comme experience. C'est dire a quel point les acteurs sont bons et jouent vrai. Petit a petit je me suis rendue compte que c'etait une fiction, surtout quand j'ai constate qu'il y avait plus d'images sur le hors-champ de la telerealite, que d'image prise par le coloc lui meme de son ami chomeur... Mais quoiqu'il arrive, j'ai continue a adherer aux thematiques du film : le chomage et la difficulte que certaines personnes hyper diplomees ont a trouver un emploi, mais aussi du coup le theme de la tele-realite, de ses effets dans la vie de ses sujets, et le probleme de ses limites, et enfin celui plus general des societes capitalistes dans lesquelles nous vivons et de la prevalance de l'economie sur le social et l'humain dans les systemes de pensees qui les regissent. Ceux qui me connaissent comprennent tout de suite en lisant la phrase precedente pourquoi ce film m'a plu.
Rien d'exceptionnel du point de vue de la realisation : camera a la main ou l'epaule pour les sequences de tele-realite... cadrage intimiste... coherent avec les thematiques. Mais c'est un film critique sur son epoque, un film relativement engage, surtout au travers de la tension qui se cree entre les deux personnages, tres travaille : l'un, ingenieur en mecanique super-diplome et sans emploi, en train de perde petit a petit sa self-estime, casse par ses echecs, malgre ses strategies et ses ambitions tres pragmatiques et realistes, et son absence de conviction politique qui puisse l'empecher de reussir... et l'autre, metteur en scene et comedien de theatre, qui decroche un contrat et recoit des revenus grace au tournage de ce documentaire aux accents de tele-realite (le comble), au discours politique anti-capitalisme et humaniste bien rode, et qui va jusqu'a faire echouer certaines des potentielles embauches de son ami, sous prexteste que ses futurs employeurs ne seraient pas respectueux de l'humain dans leurs pratiques professionnelles et leurs strategies economiques... Ce personnage de Stephane va tres loin dans la provocation et dans la mise en oeuvre de ses ideaux. Et celui du chomeur, Christophe, est presqu'enervant tant il reste inerte, immobile, meme quand il subit les pires deceptions, voire humiliations... Il se laisse maltraiter par le systeme, sans jamais se revolter. Ce film joue habilement avec les paradoxes dans lesquels nous vivons, et en ce sens il offre une analyse subtile de la situation.

Ma quotation : ****


aaae77e7Les Invasions Barbares, de Denys ARCAND (2003)
avec Remy GIRARD, Stephane ROUSSEAU...
Le pitch : Montréal 2002. Début cinquantaine et divorcé, Rémy est à l’hôpital. Son ex-femme Louise rappelle d’urgence leur fils Sébastien, qui fait une brillante carrière à Londres. Sébastien hésite — son père et lui n’ont plus rien à se dire depuis longtemps — puis finit par accepter de venir avec sa fiancée française donner un coup de main à sa mère.
Dès son arrivée, Sébastien remue ciel et terre pour obtenir un diagnostic clair sur l’état de santé de son père et pour adoucir les épreuves qui attendent Rémy. Il usera de son imagination, jouera de ses relations, bousculera le système de toutes les manières possibles et aura recours aux pots-de-vin, entre autres tactiques illégales, pour procurer à son père de meilleures conditions… et un peu de bonheur.
Entre temps, parents, amis et amantes affluent au chevet de Rémy pour lui offrir leur soutien ou régler leurs comptes… et réfléchir à leur propre existence. Au nombre des visiteurs, on retrouve plusieurs membres de la joyeuse bande qui a marqué le passé de Rémy. Que sont-ils devenus ? Divorcée de Rémy depuis une quinzaine d’années, Louise est-elle parvenue à l’oublier et à refaire sa vie ? Claude, dont le peu d’amour-propre lui interdisait de se reproduire, s’est-il enfin rangé ? Jusqu’où les pulsions charnelles de Diane l’ont-elle menée ? Contre qui se love désormais Dominique, qui n’avait aucun scrupule à réchauffer son lit avec les maris de ses amies? Et Pierre, l’homosexuel, est-il toujours soumis à son irrépressible instinct de chasseur ?
Quel que soit le chemin qu’ils ont suivi, ces intellectuels n’ont pas perdu leur goût pour la conversation habile et délicieusement irrévérencieuse. Quant à Rémy, l’heure du bilan a sonné. Au cours de scènes touchantes et de dialogues vifs et pénétrants — notamment avec sa nouvelle amie droguée avec qui il entretient une relation de symbiose et avec une religieuse attachante et pleine d’esprit — Rémy porte un regard candide sur ses excès et ses lacunes. Mais cette introspection sera-t-elle suffisante pour provoquer la réconciliation de Rémy avec son fils, qui représente tout ce qu’il méprisait chez son propre père ?
Mon avis : Ce film est tres certainement le meilleur film quebecois que j'ai vu. Denys Arcand n'a pa usurpe sa renommee internationnale. Il est tres largement au dessus du lot. Il fait du cinema engage, connecte au monde dans lequel il vit, qui evoque des questions de ss culture et de sa nation, tout en exprimant des problematiques universelles, dans lesquelles chacun peut se retouver... comme la difficulte de l'amour filial, la transmission des valeurs dans la famille. Il ne plonge pas cruement dans la dure realite de la vie, ni ne nous transporte dans le reve et le fantasme possible d'un ideal inaccessible, mais les deux (la realite et l'utopie) sont la, quelque part dans le sous-texte de ses dialogues, de la profondeur de ses personnages, dans l'emotion que genere les scenes qu'il imagine. Chaque personnage a sa place, sa valeur symbolique, et le film tout entier semble etre un microcosme, representatif du Monde dans lequel nous vivons. Il y a l'individu, ses idees, et le conflit de ces idees avec la realite, et puis vient la maladie, qui nous rend plus que jamais incapable d'agir pour changer le monde, et au bout la mort. Quelques traits sont caricaturaux, comme la vision qui est donnee des syndicats... Et le projet du fils, pour rendre la maladie de son pere moins desagreable, malgre leurs inimities, en payant pour qu'il ait une chambre a lui, avec tout le confort, et qu'il puisse faire les examens necessaires aux Etats-Unis parce qu'au Quebec la file d'attente est trop longue, puis des pigures d'heroine pour soulager sa douleur... s'il n'est en rien realiste, ce projet a quelque chose de romantique, d'heroique qui ne nous laisse pas indifferent. L'idee aussi que tous ses amis se reunissent autour de lui pour vivre avec lui ses derniers jours semble assez peu realiste, mais les personnages, attachants, nous donnent envie d'y croire.
Deux valeurs s'affrontent dans se film, ou plutot font la course... car elles ne sont jamais vraiment opposees, l'enjeu etant juste de savoir laquelle des deux va dominer en fin de compte : l'argent ou l'amour. Et finallement, si l'argent soulage la douleur, il semble que ce soit l'amour qui offre la delivrance. Nous vogons entre realisme et idealisme, et cela nous redonne delicieusement une petite etincelle d'espoir. C'est un film qui fait du bien.

- Oscar du Meilleur Film Etranger en 2003
- Prix du Scenario et d'Interpretation Feminine au Festival de Cannes en 2003.

Ma quotation : *****

Je declare le Festival "Vivre Libre" du Cinema Quebecois, en exclusivite sur ce blog, termine ! Il y a des films que je n'ai malheureusement pas vu. Particulierement Le Declin de l'Empire Americain de Denys Arcand. Mais bon, si jamais j'en vois d'autre a l'avenir et qu'ils me plaisent, je vous en ferais part dans la rubrique =Coup de Coeur=...

Voili, voilou.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité
Newsletter
Derniers commentaires
Qui m'aime me suive...
Publicité