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Qui m'aime me suive...
1 septembre 2008

11ême jour à Bs As : la flemme.

Elle est mortelle l'inertie qu'exerce le froid sur moi depuis que je suis à Buenos Aires. À moins que ce ne soit celle du lit douillet. Je reste emmalliottée dans mes draps, couvertures et couettes jusqu'à pas d'heure. Mon corps se réveille après huit heures et quinze minutes de sommeil. Je me lève, vide ma vessie dlitres de thé que j'ai bu la veille au soir devant la télé. Les toilettes sont à deux mètres de mon lit. Et sur le chemin du retour, je me recouche, blottie contre mon oreillé qui a déjà perdu deux degrés en trois minutes d'absences de ma tête...

La flemme ? Peut-être... La flemme de me doucher entre deux courants d'air froid, d'allumer le chauffe-eau, d'attendre que l'eau chauffe, pour me réfugier dessous, puis racler le sol de l'eau qui a débordé de la douche, m'habiller... Faire mon lit : tirer le draps de dessous resté chifonné sous mes bras, le raccrocher, la toile bien tendue, plier les angles, rabattre les côtés sous le matelas, remonter le draps de dessus, la couverture, poser l'oreiller, le recouvrir de la couette... faire comme si cette nuit de sommeil n'avait pas eu lieu, effacer les traces,... et pourtant les jours passent...

Sortir de la cabane au fond du jardin. Pour quoi faire ? Discuter avec Liliana de ses problèmes personnels ? Attendre qu'elle me propose de déjeuner avec elle, si elle décide de faire un repas ce jour-là, parce que de toute façon je n'ai pas d'argent pour m'acheter à manger ? Ou me réfugier devant la télé, ou sur internet, pour qu'elle ne me parle pas, parce que j'ai déjà entendu sa complainte trente fois ? Ou sortir chercher un travail : par oú je commence ?

La maison oú je suis hébergée est perdue dans un alignement bien rectiligne de maisons basses, dans un quartier résidentiel. Quelques commerces sur les avenues proches, rien de transcendant, juste l'essentiel. Enfin, on s'en fout : je ne suis pas du tout boutiques, avec ou sans sous en poche. Mais si je voulais me divertir à faire des photos par exemple, les quartiers photogéniques sont loin. Buenos Aires est une très grande ville (deux fois la superficie de Paris intra-muros). Avenues larges. Pas de grattes ciels. Juste de jolis quartiers à l'européenne, et quelques quartiers populaire qui ont aussi leur charme. Pas vraiment le cas de celui où je vis. Le service de bus urbain est, comme dans tous les pays d'amérique latine, mal indiqué, parce que tout simplement pas indiqué : pas de cartes, des numéros, des noms sur les bus, des panneaux avec ces numéros et ces noms aux arrêts de bus, mais encore faut-il connaître la ville. Sortir devient tout de suite une expédition. Je me suis acheté un guide des rues et des bus urbains de la ville, du genre qui tient dans la poche, mais il faut que je m'y plonge pour l'étudier. Marcher ? Pour certaines choses c'est possible, pour d'autres non. A Paris c'est faisable (105 km2), à New York même je l'ai fait (l'île de Manhattan ne fait que 52km2, les autres quartiers (le Bronx, le Queens, Brooklyn et Staten Island sont immenses mais pas vraiment), mais Buenos Aires, pour l'instant, me semble indomptable (205km2). Je ne maîtrise pas du tout ses dimensions, son espace... et du coup les déplacements y sont un peu... une aventure pour moi qui déteste les villes.

La flemme ? Je ne sais pas. Sans doute un peu de régression. Le plaisir de rester recroquevillée au fond du lit : penser. Penser à ce que je vais faire plutôt que de le faire, penser à ce qui me manque plutôt qu'à ce que j'ai, penser à ceux que j'aime plutôt qu'à ceux qui sont là,...

J'oscille à la frontière entre le Réel et l'Imaginaire, les deux se confondent dans mon esprit... et en ce moment, mon Imaginaire est plus agréable que mon Réel, même si ce dernier n'a de réel que le nom... alors à quoi bon ?

Enfin bon. Dans certains cas, il faut se conformer aux exigences latentes de la société, faire intervenir la Raison pour que ne nous submergent pas des questions philosophiques trop profondes face auxquelles de toute façon nous serions démunis (même si dans le fond, elles sont plus justes)... Gros coup de pied au cul : demain je mets mon réveil à sonner à 8h et je m'oblige à être dehors pour 10h, même si dehors il n'y a pas plus à faire... que le ciel est gris, que le fond de l'air est frais.

Voili, voilou.

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