Le goût ou l'envie d'écrire...

Décidément je ne dois pas être de ce temps... ou alors mon âme revient de loin... enfin, pas si loin... Je me sens tellement bien dans les romans américains des années 60-70. Malgré, ou grâce à tout ce malêtre qui y règne... Tout ceci est si humain, si sincère, si brut, si... Je ne lis pas. Quasiment pas. Ou très peu. mais parfois quand je lis je suis absorbée... et à défaut d'avoir pu être autant que je l'aurai voulu sur la route depuis que je suis arrivée en Amérique du Nord... j'ai voyagé sur les routes d'Amérique du Nord en faisant du stop littéraire, on the road... forever. Mon premier stop aura été à l'arrière d'une voiture avec Jim Harrison, et un trio inoubliable, entre Key West et ses parties de pêche, et le Grand Canyon où ce con s'était mis en tête de faire sauter un barrage hydroélectrique qui dénaturerai le site... Les jours passent, l'alcool coulent dans leur veine... Va-t-il se la faire, la copine de son pote ? Arriveront-ils même un jour dans le Colorado ?... C'est un bon jour pour mourir. Le deuxième stop m'a ramené dans la maison de Thomas Mac Guane, à Key West, ou quelque part entre Manhattan et nulle part, perdu dans ses souvenirs. Il a du mal à se remettre de la mort de son père et il rencontre Jessie James partout... ou bien est-ce l'inverse ?... au point d'en perdre le contact avec la réalité, et surtout avec Catherine,... dans le fond, il regrette l'époque où il était heureux, plein de trop de chose, plein de ses exces... le temps de son mariage avec Catherine au Panama, le temps de sa gloire, quand il faisait son numéro dans le cul d'un éléphant... aujourd'hui que reste-t-il de lui ? Détruit par ses exces, détruit d'avoir trop vécu trop vite... comment construire sur le vide... Ange déchu ou mort-vivant ? ... Les poètes me donnent le goût d'écrire, même le pire. J'écrirai. Je me le promet ici, maintenant. Pour Jim Harrisson, Thomas MacGuane, Jack Kerouac,... et pour tous les Jims qui luttent en moi pour vivre libre.