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Qui m'aime me suive...
10 octobre 2008

Pereira "Home-sweet-home" J-5

Je suis au Pérou, Tacna. Je viens de passer la frontière Chili-Perou avec un taxi (enfin, une voiture quoi), une allemande et trois chiliens qui font du business à la frontière. J'ai passé moins de 24h au Chili : entrée le 9/10 vers midi, sortie le 10/10 vers 8h30. Mais il faudra que j'y revienne, quand je serais riche, parce que le désert autour de San Pedro de Atacama, vu par la fenêtre du bus, c'est magnifique. Hier la Lune et le Soleil était ensemble dans le ciel. Sur les montagnes le sable, les pières et les petites bottes d'herbe prenaient toutes les couleurs... tout simplement magnifique.

Arrivée ici j'ai vite retiré des sous. J'ai acheté mon billet pour Lima dans une compagnie qui a des bus tous neufs et des fauteuils confortables (il s'agit de dormir). Puis j'ai pris une douche froide (3 sols). J'ai changé de vêtements. Je suis toute propre, toute fraîche. Ça fait trop du bien. J'ai laissé mon sac dans une consigne, pas automatique bien sure (2 sols). Internet : 1,50 sols de l'heure. Je crois que je vais m'en sortir avec ce qui me reste jusqu'à Pereira...

Rafael, un couch surfer de Lima que nous avions accueilli à la maison à Pereira en novembre 2007 a accepté de m'héberger chez lui deux nuits : heureusement qu'il est à Lima en ce moment, je vais économiser deux nuits d'hotel...

Hier j'ai fait une halte horrible dans une ville horrible du nord du Chli : Calama. Une ville de mineurs, de prostituées, de contre-bandiers, de mafiosos, de dealers, de chômeurs venus cherché du travail à la mine... une ambiance glauque... des gros 4x4, des tas de condominiums en construction, de la poussière partout, des rues étroites où les bus doivent faire trois manoeuvres pour prendre un virage, des mecs qui errent pété dans la rue, les yeux rouges d'alcool... Pleins de jeunes, méga fashion et déconnectés.

Je me suis fait arnaquer presque la moitié de mes sous en changeant mes 40 derniers pesos argentins en pesos chiliens. Il le fallait absolument, je n'avais rien d'autre, les boutiques n'acceptaient pas les pesos argentins, et toutes les maisons de change faisaient le même taux (une mafia quelconque est derrière tout ça, obligé !)... un taux qui ne correspond à aucun change de la bourse et qui leur permet de voler 40% de la somme aux pauvres voyageurs et touristes qui ont le malheur de passer par là, et de l'Argentine au Chili, à ce niveau de la frontière (paso de Jama, de Salta à San Pedro de Atacama), c'est la seule ville, au milieu du désert... J'ai consulté le taux de change sur internet : normalement 40 pesos argentins = 7592 pesos chiliens. Ils m'en ont donné 4400. C'est rentable comme activité, non ? Je vais faire ça : maison de change à Calama, Chile. Je me suis renseignée, et puis je suis retournée voir le type de la maison de change, tout en sachant qu'il ne ferait rien, et qu'il aurait tous les arguments vu qu'en effet partout ailleurs ils faisaient le même taux. Mais je suis retournée lui dire que je trouvais ça dégueulasse, de profiter de la situation pour voler les gens, que j'espérait qu'il savait à quoi il participait... Une petite couche de morale et de culpabilité chrétienne... un grand "grrraciasss" bien hypocrite, plus en prime un "suerte" des plus ironiques, et je m'en suis allée.

Résultat, après m'être connectée à internet dans un cyber (deux heures et des brouettes quand même... 500 pesos de l'heure, c'est raisonnable), après avoir mangé un mini steack et des frites avec un verre de limonade chimique immonde (1900 pesos), et acheté une bouteille d'eau pour la route (900 pesos) - parce que dans le trajet précédent j'avais oublié et je m'étais désechée dans le bus - il me restait 300 pesos chiliens.

300 pesos chiliens que m'a raquetté la jeune fille de l'entreprise de bus avec laquelle je voyageais de Salta à Calama et de Calama à Arica, et qui a offert de nous garder nos baggages pendant les 5 heures de correspondances, sans dire à personne que le service était payant : 500 pesos. Les gens ont rouspété, les chiliens et les argentins surtout. Les touristes ont sortis leurs dollars. Et moi j'ai dit à la fille que je n'avais que 300 pesos. Elle a insisté à me demander des dollars. Je lui ai demandé si elle trouvait que j'avais une tête de "gringo", elle a souri, je lui ai tendu mes 300 pesos, et elle les a pris en disant "ta bien" (en gros... "ça va... c'est bon", abreviation de "esta bien"), je lui ai dit un énorme "grraciasss", et voilà.

Mais c'est pas tout pour Calama. Parce qu'en fait, le pire c'est toutes les pensées négatives qui m'ont traversé l'esprit hier pendant ces 5 heures de correspondances à Calama-in-Hell... Mon imagination a dérivé vers le pire. J'ai discuté sur msn avec Leo : j'ai presque réussi à me fâcher avec lui. Je ne comprenais rien ni personne. Un peu dans un état de zombie... Peut être le manque de sommeil ces derniers temps. Ou les émotions trop fortes que je vis. Les changements. Les séparations. L'appréhension du retour. Enfin. Calama m'a servit de révélateur de tout ce que j'avais de pire en moi. Le tout bien sure avec un mal de tête horrible.

Bon là il va falloir que je trouve quelque chose pour me nourrir. Pas mangé depuis hier soir... Mais est-ce bien nécessaire de manger ?... J'ai l'étrange sensation d'avoir déjà vécu ce que je suis en train de vivre... J'ai laissé mon Ipod a charger à la jeune fille du cyber, histoire de ne pas me retrouver en rade de Jeff Buckley, M, Jill Scott, Ben Harper,... Cette nuit je me suis endormie avec Susheela Raman : Song of a Sirene. Ideal pour méditer. Trop bon. Enfin. J'arrive même à lire Gabriel Garcia Marquez. je n'ai jamais autant avancé dans ma lecture de El Amor en Los Tiempos del Colera. Et même si c'est en espagnol, je trouve ça franchement facile à lire... Enfin. Rien de transcendant non plus. Je veux dire... les passages descriptifs et historiques me font chier... mais c'est pas grave. Heureusement il y a l'amour.

Je vis dans un monde intérieur très étrange en ce moment... Aujourd'hui je me sens très bien : ce doit être le bénéfice de la douche et des quelques heures de sommeil cette nuit dans le bus... Le spirituel c'est bien joli, mais il ne faut pas non plus se maltraiter physiquement.

Voili, voilou.

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