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Qui m'aime me suive...
31 mars 2009

To get or not to get "un contrat à l'Alliance Française".

Dans mon schmilblick de visa de résidence et/ou de travail en Colombie, la solution la plus simple serait que j'ai un contrat de travail, et un visa qui aille avec, lequel visa me permettrait de cumuler du temps pour demander ensuite une résidence permanente au bout de cinq, mais... car il y a un mais : pour obtenir ce type de visa il faut que l'employeur qui souhaite m'embaucher (et ce pourrait être l'Alliance Française) fasse la démarche avec moi auprès du Ministère et justifie devoir m'embaucher moi une étrangère plutôt qu'un colombien. Or, l'Alliance Française de Pereira, comme toutes les Alliances Françaises visiblement, n'a pas cette politique, ses professeurs étant en majorité des colombiens (quand j'y suis arivée j'étais la seule française, maintenant nous sommes deux), et tous étant travailleurs indépendants prestataires de service, payés à l'heure.
Néanmoins, depuis peu, il offre la possibilité d'avoir un contrat, au départ pour permettre aux professeurs d'avoir une couverture sociale, une retraite, una assurance chomage et les primes annuelles qui vont avec, plus avantageuses que s'ils souscrivaient à ces services de leur côté. En fait, ce contrat que propose l'Alliance n'est absolument pas un investissement ou un changement pour elle, car elle débourse autant, voire moins : c'est l'employé qui paye tout, et à la source, sur son salaire horaire. Car le professeur continue d'ête payé au nombre d'heure effectué, et ce nombre d'heure dépend de l'activité de l'Alliance (supression ou création de groupe, organisation horaires des groupes suivant disponibilité des profs, et inversement). Mais y gagne-t-il vraiment ?
Explication : un professeur qui travaille en moyenne 80 heures par mois (je travaille en moyenne 55 heures par mois), gagne dans le système actuel, sans contrat, 1.568.000 pesos brut, soit 1.411.000 pesos après déduction des impôts, soit 1.291.950 pesos s'il souscrit lui même à un régime de couverture sociale minimum (santé et retraite), ce qui fait 15,5 millions de pesos net par an. Avec le système de contrat que propose l'Alliance, son salaire horaire brut passe de 19.600 pesos à 12.500 pesos, et pour les même 80 heures mensuelles moyennes, il gagne 1.000.000 pesos brut, soit 920.000 pesos après déduction des impôts. La différence, l'Alliance le verse aux divers services, afin que le prof ait une couvertur sociale, une retraite, une assurance chômage, une assurance accident sur le lieu de travail, etc... et ce manque à gagner, le travailleur le récupère en partie, sous la forme de primes (1.000.000 de pesos par an en deux fois : juin et décembre), sous la forme d'épargne chômage appellée "cesantias" (1.120.000 pesos par an mais dont on ne peut disposer que pour des projets importants ou si on quitte l'entreprise), et 500.000 pesos de congés payés, ce qui fait un total, salaires + diverses primes, même non récupérées, de 13,6 millions de pesos par an. Il manque presque 2 millions... Où vont-ils ? L'avocat vous répond qu'ils payent tous les services d'assurance dont vous bénéficiez en cas de maladie, d'accident, de chômage, etc... mais dans le premier calcul, ces frais étaient aussi déduits du total... alors c'est que la couverture coûte plus cher ??? Toujours est-il qu'il semble bien qu'à l'Alliance Française, cela coûte environ la même chose, car elle verse 50% du salaire versé par prof pour le paiement de ces services, soir 500.000 pesos par mois pour un salaire de 1.000.000 de pesos, elle débourse donc au total 1.500.000 pesos pour 80h de travail sous contrat, quand elle débourse 1.568.000 pesos pour le même nombre d'heure sans contrat. La différence, de 68.000 pesos, représente 816.000 pesos par an, qui restent peut-être dans les caisses de l'Alliance, mais il manque toujours 1.200.000 pesos...
Bref. L'idée c'est de permettre aux colombiens d'avoir de mieux gérer leurs revenus, en payant en amont du paiement tout ce qu'ils devraient, et en les aidant indirectement à épargner en cas de coup dur (chômage), et de bénéficier de ces primes qui quand elle tombe en décembre les aide pour Noël, à un moment où en plus l'Alliance Française est fermée et leur activité réduite... Car les colombiens ont tendance à ne pas être prévoyant. Dans ce pays presque personne n'épargne, peu de banques proposent de vrais plans d'épargne (PEL ou autre), juste des compte courant avec intérêts sur le solde (s'il reste de l'argent sur votre compte vous gagnez un peu plus)... alors c'est un peu comme une démarche éducative pour changer les pratiques culturelles des colombiens en matière de finance, et dans le sens de la prévention. Enfin... les choses sont présentées comme ça, mais moi qui ne suis jamais malade (je pense à la mutuelle, pas à la sécu, à laquelle je cotisais volontier étant donné son "trou" et la nécessité collective de la Nation à laquelle j'appartiens : question de solidarité), et qui n'ai presque jamais recourru aux services de mon assurance que je paye depuis des années, je peux vous garantir que c'est un business et qu'il y en a qui s'en enrichissent !
Moi ? Quand ils l'ont présenté et proposé, ce contrat, dans une réunion de prof fin janvier, j'étais à la dèche, je ne savais pas comment allait se péréniser mon activité de cours particuliers, je ne savais même pas comment souscrire à un service de d'assurance santé, comment ils fonctionnent, pas question de perdre 50% de mon salaire à l'Alliance Française, qui représente un revenu fixe et stable pour moi, et surtout, je n'avais aucune idée de la suite de mes projets dans ce pays (visa ou pas ? rester ou partir ?...), alors j'ai refusé la proposition, mais j'ai demandé au directeur si ce type de contrat me premettrait d'avoir un Visa Temporaire de Travail par l'Alliance Française. Il a répondu que cela ne s'était jamais fait mais de me renseigner de mon côté pour savoir quelles démarches effectuer. Je me suis renseigner, j'ai lu les conditions d'obtention du fameux Visa Temporaire de Travail, et j'ai découvert alors que c'était une démarche que je ne pouvais pas faire seule, que l'employeur devait justifier auprès du gouvernement de devoir embaucher un étranger plutot qu'un colombien. Depuis j'ai imprimé et transmis les documents du Minsitère des Relations Extérieures Colombien au directeur... et pas de nouvelles...
Alors c'est une affaire à suivre...

Voili, voilou.

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