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Qui m'aime me suive...
26 septembre 2010

Pas de nouvelles, bonnes nouvelles...

femme_fractale

Voilà un moment que je ne donne que des nouvelles partielles... aujourd'hui c'était le jour des mails : j'ai ratrappé des mois de retard dans mes mails (depuis mars 2010), et comme je me suis sentie inspirée (par certains) pour raconter ma vie et mes dernières aventures, je publie ici une compilation de ces quelques réflexions existentielles que m'inspirent mes meilleurs amis. Merci de me suivre, merci de me lire...

C'est vrai que je vis une évidence (qui me déconnecte un peu d'internet aussi), celle de mon utopie, cette espace de liberté dont j'ai peut-être déjà parlé à certains (créer ou dégager un "espace libre", autonome, où je cultive mes légumes... mon jardin d'Eden recosntitué sur Terre). Mais je ne poursuis pas d'idée fixe. Cela peut prendre n'importe qu'elle forme. Je fais. J'essaye de suivre mon intuition. A chaque instant. Je surfe la vague. Ce n'est pas toujours facile. Mais mes phases de doutes sont de plus en plus courtes, quand avant il m'arrivait de plonger dans les abysses pendant des jours, des semaines, des mois. Il faut dire que j'ai nourri un temps une obsession pour quelqu'un que j'ai rencontré presque à mon arrivée ici en Colombie et cela ne m'a pas aidé. Mais une fois que j'ai réussi à me libérer de cette chimère, j'ai retrouvé la vie, et je me suis lancée comme tu dis. Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais.

En tout cas, j'apprends beaucoup de chose avec ma petite entreprise : marketting, puplicité, communication, finances, comptabilité... je découvre les rouages du capitalisme, mais mon défi c'est de le pratiquer de façon humaine : salaires décents dans un pays où les gens sont exploités, produits naturels dans un pays où l'alimentation saine et équilibrée est rare, respect de la dignité de chacun dans les rapports humains. D'ailleurs cela représente même un défi personnel : ne pas me laisser happer par le capitalisme sauvage, et apprendre à faire toutes ces choses qui me répugnent à la base (business), comprendre que cela fait partie de la marche du monde, et garder mon idéal tout en vivant dans ce monde immonde dans lequel je suis née...

Enfin, je ne suis pas parfaite et il arrive qu'il y ait des couacs, notamment quand je dis ce que je pense, même de la façon la plus posée, impersonnelle et douce possible (ici les gens ne supportent pas qu'on leur dise ce qu'on pense, et ne disent jamais ou très rarement ce qu'ils pensent), mais voilà. J'essaye de rafistoler ce qui est récupérable dans mes relations sociales et humaines qui en ont vraiment pati au moment de la création de L'Estaminet, j'essaye en fait de comprendre comment j'ai pu merder comme ça, perdre plusieurs personnes de mon entourage qui n'ont pas compris ce que je voulais faire, qui m'ont lâché, certains même assez violemment, mais je ne peux pas faire et décider pour les autres, et je suis sûre d'être dans la bonne voie, personnellement, à quelques détails prêt, alors je me dis que certaines séparations sont nécesaires, et que peut-être il vaut mieux pour moi que certains s'éloignent, et que ceux qui se rendront compte qu'ils se sont trompés, reviendront, et qu'on a tous droit à l'erreur, eux, comme moi, que ce soit d'avoir cru que nous pouvions être liés, ou autre chose... (soupir)

J'ai un peu saturé dernièrement du rythme frénétique que je mène, entre les cours particuliers qui ont été plus intenses que d'habitude à cause des grandes vacances scolaires au lycée français, plus les cours à l'alliance française, qui ont été irréguliers et donc m'ont obligé à me mobiliser plus sur les cours particuliers pour assurer économiquement, d'autant que la bon fonctionnement de mon petit resto dépend beaucoup encore de la fréquentation de l'alliance française et ça n'a pas été follichon en juillet-août...

Et en septembre j'ai réussi à opérer quelques changements dont j'avais envie : les cours particuliers sont revenus au rythme scolaire, et j'ai trouvé un jeune français (compagnon d'une nouvelle prof du lycée français) à qui refiler les élèves de ma liste d'attente alors c'est plus détendu... l'alliance aussi a repris à fond, j'ai pu m'invistir sur des travaux pédagogiques qui me tenaient à coeur depuis un moment (même s'il en reste quelques uns plus importants en stand-by), mes journées se sont libérées, mes soirées aussi, j'ai plus de temps pour moi, pour dormir, pour voir mes amis, sortir avec eux, les inviter, les voir, discuter, partager... ce que je n'ai pas fait pendant des mois. Je fais enfind es nuits de sommeil normale. Et j'ai un apprenti cuisinier pour faire les tartes et tartines à ma place car franchement j'en avais un peu ras le bol de cuisiner la même chose toutes les semaines et lui il adore mes tartes au chocolat et me harcelait pour que je lui enseigne.

Et puis le directeur de l'alliance m'a confié une nouvelle mission (restructurer le site web de l'alliance, construire un fichier de communaication, créer une newsletter et faire l'actualisation hebdomadaire de la comm...), nouvelle activité, nouvelles compétences mobilisées, plus de créativité sollicité... ça fait une vraie bouffée d'air. Et c'est une mission. Pas d'enchainement.

Parce que avec l'Estaminet c'est un peu ce que je ressens. Comme ce n'est pas encore rentable (parce que je ne sais pas m'y prendre et que j'apprends tout juste), c'est mes revenus irréguliers de prof qui payent les déficits d'activité, et notamment les salaires qui représentent 50% des frais... Je suis donc très très loin de récupérer mon investissement de départ (environ 2000€) puisque je perds de l'argent tous les mois, et je suis encore plus loin des petit bénéfices que j'espère investir dans mon projet d'utopie. Enfin. Pour moi c'est comme jouer au Sim's version "commerce" grandeur nature, mais avec une conscience et un sens des responsabilité en plus. Je ne me confonds pas avec mon commerce, et je n'en souffre que quand je suis ric rac pour payer les salaires (en gros quand cela a des conséquences sur la vie des autres). Moi je vis sans rien et je m'en fous. Petit à petit l'oiseau fait son nid.

Car mon idée à terme, c'est de rester ici, de garder ce point comme quartier général, point de chute, et repartir périodiquement sur les routes. Je supporte rarement plus de dix mois de rester au même endroit, et pourtant je me sens vraiment bien ici à Pereira. Et c'est un peu ce qui me manque en ce moment : partir. Alors je prépare un prochain départ, sans doute pour juin 2011, on the road, en stop et sac-à-dos, aux Etats-Unis et au Canada... façon Jack Kerouac, sans le sou, et de rentrer ici par voie terrestre. Il faudra pour ça que je disparaisse ici. Mes élèves, et leurs mères, vont être désespérées, alors pour que cela fasse le moins de mal possible, je partirai au début de leurs grandes vacances scolaires, et je reviendrai après Noël : je n'aurai disparu qu'un trimestre de l'année scolaire, ils ont l'habitude. Et puis de toute façon avec mon visa je ne peux pas m'absenter plus de six mois du territoire colombien pour le conserver.

Et puis j'ai repris des études, par correspondance : je prépare le DAEFLE (Diplome d'Aptitude à l'Enseignement du Français Langue Etrangère) sur dix mois. Alors de toute façon je suis plus ou moins bloquée ici jusqu'à juin 2011, date de l'examen. Du coup je me suis donnée ce temps là pour trouver les solutions afin que l'Estaminet devienne rentable. Je commence cette semaine un audit de marketing avec une de mes élèves de cours particiculier dont c'est le métier. Sinon je lâche l'affaire. Et je pars.

Autre espace qui me manque : j'ai besoin d'écrire. Il y a des choses qui murissent en moi. Il va falloir que je m'assois pour écrire. A moins que je réussisse à le faire en route. Je ne sais pas. Cela ne m'a jamais semblé très compatible. On verra.

Bref... l'utopie est en marche, en action. Et chaque fois que je sens que je glisse sur le terrain, dans la trappe des aliénés (aliénés au système), je me ressaisis, je redresse la barre. Tranquille. Je crois que le tout c'est d'accepter les fluctuations...

Je sais aussi que sur mon chemin un peu plus loin il y a ma prise de refuge bouddhiste. Mais je laisse les choses se faire... je laisse couler... et les choses viennent à moi, petit à petit.

Par contre ici j'ai pris le yahe. Une fois. C'est comme l'ayahuascal. C'est le nom local. Rien. Comme la première fois au Pérou. Je ne suis pas entrée. Enfin. Cette fois j'ai vu la porte (quelques images fractales, une femme vampire (deux crocs comme un vampire). Et je suis restée à distance. Le chaman m'a fait prendre trois fois. Il m'a dit qu'il n'avait jamais vu quelqu'un resister autant. Il m'a dit aussi que je n'étais pas là, dans cette réalité physique. Et c'est vrai, que je résiste, que je ne me donne pas, que je ne me livre pas vraiment. Tout est déjà digéré quand je donne. Incapable de faire vraiment confiance. Je ne prends plus beaucoup de risque, émotionnellement, affcetivement, j'ai peur de me bruler les ailes.

Et pourtant à chaque fois je renais de mes cendres, et j'ai aussi abandonné beaucoup d'armures, de défenses, et de boulets, mais ce n'est pas encore la liberté intérieure qui me permettrait de m'épanouir pleinement. Et puis j'apprends à gérer cette distance : après avoir trop donné, m'être laissée violée affectivement des milliers de fois, je me suis un peu renfermée sur moi même, et il va falloir que j'apprenne à m'ouvrir aux autres, prudemment. Alors j'y travaille. Mais en tout cas, cette prise de yahe a opéré en moi des changements prodigieux, un nettoyage impressionant. C'est comme ça que j'ai réussi à laisser mon obsession.

Et puis aussi surtout grace à la psy que je voyais alors, et qui a mis gentillement fin à mes séances un mois plus après la prise de yahe (trois séances à se raconter nos vies, au lieu de travailler), et je comprends pourquoi maintenant : je n'avançais pas, et ne voulais même pas avancer alors. Et je la remercie de son honnêteté (économique). Je retournerai sans doute la voir quand je serais disponible pour m'y remettre et attaquer le morceau suivant. En tout cas elle m'a bien aidée à remettre à leur place quelques pièces maitresses du puzzle, et qui m'ont libérée entre autre de cette obsession, et aussi aidée à prendre la distance necessaire qu'il était temps que je prenne avec mes parents, distance que j'avais prise (géographiquement depuis longtemps), puis que je m'étais imposée affectivement après les cinq mois passé chez eux l'année dernière, et que je réussis je crois finalement à gérer. Enfin bref...

Mes parents viennent à Noël. Dix jours. C'est peu mais ils n'ont pas plus de vacances pour Noël. Je ne sais pas encore quel programme leur organiser, mais ça va être génial. A ce moment je serai au chomage technique total : l'Alliance Française fermée, l'Estaminet aussi, tous mes élèves partis en vacances (au lycée français ils n'ont que trois semaines mais cela correspond aux grandes vacances scolaires de la plupart des autres établissement et Noël est sans doute la fête familiale la plus importante ici alors c'est rare qu'ils reçoivent des cours particuliers...). J'aurai donc tout le temps libre nécessaire pour m'occuper d'eux, les balader à droite et à gauche, et leur faire découvrir ce qui me plait tant de ce pays.

Voili, voilou.

PS : Après ça, vous aurez pas de message aussi détaillés avant un bon moment à mon avis !!! ^^

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Commentaires
S
Moi qui reviens sur ton blog, j'ai l'impression de m'être pris une vague de plusieurs années de tes activités, de tes progressions, et de tes réflexions en un post!<br /> <br /> Cha-pô!
D
Hé ben, super ce commentaire, frangine...
P
...ça fait zizir!! De te lire, mais surtout de voir que ça avance dans ta vie, et que maintenant que tu as trouver ton "spot" tel une surfeuse, tu prends les "vagues" de la vie avec beaucoup plus d'aisance,( c'est vrai que réussir a surfer sur les fluctuations[vagues] de la vie est moins aisé que les vagues de la mer). Car la vie est un océan qu'on ne quitte que lorsque qu'il en décide et ce pour échouer sur le rivage de la mort d'un terre encore in-explorer pour la plus grande majorité des vivants!!je constate que tu tiens ta planche maintenant bien "waxée" de tes expériences, prises de consciences... bref de ton évolution !!! Et je ne peux qu'en être heureux et fière, donc ma soeur, je te dirais : Continue donc comme ça!! <br /> Pour ma part une nouvelle vague vient a moi, alors j'essaye tant bien que mal de l'anticiper pour ne pas la rater, et si je peux y faire un "tube", je penses que je pourrais mettre dans mes prochains projets de venir te voir surfer a ton spot!!! bref rien de fait, mais je concentre mon énergie sur moi pour ces prochains temps, histoire de ne pas me prendre un rouleau!!<br /> Voila, désolé en autre pour cette aprèm mais je t'avouerais que je n'étais pas d'humeur tchatante, ni causante, de part plusieur évènements, rien de bien terrible, mais qui nécessitaient quand meme un minimum de recentrage,pour rester sur ma planche!!!! Je pense qu'on pourra bientot discuter et peut être aurais-je quelques histoires de surfeur a te raconter !!!! Ji t'embrrrrrraaaaassseee fort a sischa d'amour !!! A pli ta
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